Une démarche unique proposée par le musée Gassendi
Qu’est-ce que l’Art en
montagne ?
“Ambulo ergo sum / je marche donc je suis”, illustre parfaitement comment l’art peut révéler et célébrer à la fois les caractéristiques naturelles, historiques, culturelles et sociales d’un territoire. C’est au sein du Géoparc de Haute Provence que de nombreux artistes ont été invités à donner une interprétation sensible de leur rencontre avec ces lieux.
Les visiteurs, transformés en randonneurs, arpentent les sentiers de montagne ancestraux pour découvrir ces “œuvres-lieux“.
Sous le signe de l’art et de la nature :
Un parcours de découvertes
Depuis plus de vingt ans, ces artistes se sont imprégnés du territoire pour y créer des œuvres qui révèlent une nature sacrée, mystique, élevée au rang de créature légendaire et historique. Ils racontent, à travers leur travail, comment l’homme a investi les lieux, quel rapport il a entretenu avec ces milieux, et interrogent ce lien.
Il s’agit d’une expérience qui vous propose un rendez-vous avec des personnalités du monde de l’art contemporain. Vous rencontrerez des créations dont on peut relever qu’elles entretiennent presque toutes un lien fort avec les sciences.
Les artistes
Trevor Gould né en 1951 Afrique du Sud. Le travail de cet artiste s’attache à interroger la quête de soi à travers la rencontre avec l’autre, comme fait de société mais aussi dans l’histoire, celle du colonialisme notamment. Très attaché à l’identité, il utilise l’animal sauvage pour transfigurer une altérité fantasmée.
Stéphane Bérard né à Lille en 1966. Artiste multiforme qui pose un regard critique sur le territoire, les pratiques et la société. Utilisant parfois la farce pour dénoncer ou interroger l’état des choses, Bérard se moque. Ses œuvres sont délibérément épurées, simples, libres, esthétiques ou pas, suggèrent un malentendu, instillent le doute.
Paul-Armand Gette né en 1927 à Lyon, et décédé en 2024. Après des études scientifiques, cet artiste, décide de travailler autour d’un protocole de relevé de végétation appelé “transect”, nous suggérant un lien métaphorique entre nature, sensualité et métaphysique. Il a donc réalisé sur le territoire du Géoparc un transect géant afin révéler aux yeux du regardeur les éléments structurants, fondamentaux et peut-être irrationnels du lieu.
herman de vries (a banni la majuscule de son vocabulaire : « je suis opposé à toute forme de pensée hiérarchique »). Né en 1931 à Alkmaar, aux Pays-Bas, il vit et travaille à Eschenau, en Allemagne. Son travail est lié à la contemplation de la nature. Naturaliste de formation, il se consacre progressivement à l’art. Sa philosophie s’applique à démontrer que “la nature est art”, et que le médium artistique est un artifice nécessaire pour retrouver une relation primaire et évidente avec elle.
Joan Fontcuberta né en 1955 à Barcelone. Photographe et plasticien, cet artiste travaille la notion de vérité, ou comment modeler la réalité en usant de protocoles et de codes propres à la méthode scientifique, mais aussi au traitement de l’actualité ou du fait historique. Il réalise ici tout un cheminement scientifique pour assoir factuellement la véracité d’un faux !
Andy Goldsworthy né au Royaume uni en 1956. Il est une des grandes figures du Landart. Ses œuvres sont soit éphémères et photographiées pour en assurer la diffusion, soit élaborées dans des matériaux durables comme la pierre. Il travaille autour de la mémoire d’un lieu avant d’y installer une sculpture. Il s’inspire du cycle naturel de la vie, ainsi qu’à la destruction qu’opère la nature sur les objets qui la composent.
Initiées par le Centre d’Art Informel de Recherche sur la Nature (CAIRN), ces créations enrichissent désormais la collection permanente du Musée Gassendi, assurant leur préservation pour les générations futures.
En vidéo
Vivez la collection d’art en montagne, en famille
Les œuvres présentes dans la Vallée du Bès
0 m, La source chaude ! Paul-Armand Gette (2011)
Clue de Barles
“Ici, vous pouvez vous reposer […] il est possible de boire l’eau de la source. […] Je voudrais vous entretenir d’autre chose dans ce lieu […] qui est habité par une nymphe.”
Sentinelle – Vallée du Bès, Andy Goldsworthy (1999)
Clue de Barles
“J’ai aimé le sentiment que l’on éprouve dans ce site d’être protégé, sentiment qui contraste avec la peur que l’on peut ressentir, même encore aujourd’hui, dans la traversée des clues surplombées de falaises…”
parfait, herman de vries (2004 – 2006)
Clue de Barles
“le mot parfait désigne au sens fort, conformément à son étymologie, ce qui est complet. c’est traditionnellement une des définitions de l’infini ou de ce qu’est divin…”
le jardin sans jardinier, herman de vries (2004 – 2009)
Clue de Barles
“en haut d’une falaise inaccessible au bord du torrent […] un morceau de nature intouchée, à l’harmonie involontaire admirable…”
0m, La Cascade, Paul-Armand Gette (2011)
Verdaches
“Je ne vais vous entretenir ni des effets de la mécanique des fluides ni de la résistance des quartzites qui pourtant sont la raison de sa présence ici… “
0m, La forêt carbonifère, Paul-Armand Gette (2011)
Verdaches
“C’est évident. La couche noire, c’est le carbonifère, plus précisément le Stéphanien moyen. C’est ce qui reste des fougères arborescentes (environ 15 mètres de haut)…”
Les hydropithèques, Joan Fontcuberta (2011)
Verdaches
“Dans la fracture d’un rocher on peut apercevoir des spécimens fossilisés…..”
wu-wei, herman de vries (2006-2007)
Verdaches
“traduit par non-agir: de wu, ne pas, et wei, acte, effort. […] Or, le taoïsme invite au contraire à s’engager sur la Voie. Il invite à l’action, mais à l’action parfaite…..”
0m, Les splendeurs de la nuit, Paul-Armand Gette (2011)
Verdaches
“l’histoire commence en 1839. Juan Mieg, un physicien suisse, professeur de la reine Isabella II d’Espagne trouve quelques débris d’un papillon…”
Mille plateaux-repas, Stéphane Bérard (2011)
Le Vernet
“Écho humoristique au tourisme […] muni d’un plateau comportant des pieds, il corrige lui-même l’angle de la pente et éprouve l’absurdité de manger « à table » lorsqu’on est en montagne”
Le pavillon d’Hannibal, Trévor gould (2013)
“Je m’inspire du fait que la sculpture est une forme de matériau social et que mes expositions impliquent la production d’œuvres d’art qu’on peut considérer comme une forme de recherche culturelle…..”
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Projet d’envergure européenne qui relie les villes de Digne-les-Bains, en France, à Caraglio, en Italie.